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Saint-Ismier, territoire d'observation

Un exemple de pluri en aménagements paysagers et biologie pour les premières STAV.

Qu'est-ce que la pluri ?

La pluri (- disciplinarité), qu’est-ce que c’est ? Tout simplement des moments privilégiés au cours de l’année scolaire permettant des regards croisés sur des thématiques, notamment environnementales : des enseignants de disciplines différentes apportent leur interprétation sur un espace, un phénomène, une question, et permettent aux élèves de dépasser l’approche purement disciplinaire et d’atteindre une compréhension plus globale de leur environnement.

Plusieurs sorties de « pluri » ont ainsi été organisées cette année afin d’apporter des points d’ancrage et approches concrètes à plusieurs disciplines enseignées en bac techno STAV : biologie-écologie, aménagement, agronomie, histoire-géographie, économie.  (Bac Technologioque Sciences et technologie de l’Agronomie et du Vivant).

Nous avons commencé en septembre - octobre avec deux sorties pédestres de proximité permettant de comprendre les grandes logiques du paysage et de l’environnement à Saint-Ismier.

Une première sortie nous a fait parcourir la commune au-dessus du lycée, jusqu’au ruisseau de Corbonne, de 300 à 600 m d’altitude environ. Observer, analyser, comprendre, en vue de l’aménagement et de la gestion de l’espace, ont été les objectifs-guide de notre approche, avec la compréhension du paysage et de ses déterminants : géologie (roches, histoire géologique), végétation naturelle (relations sol-climat-végétation, interactions biotiques), utilisation traditionnelle et évolution de l’utilisation de l’espace par l’homme (agriculture, urbanisation, usages multiples). Les élèves ont pu se familiariser avec la méthodologie d’identification d’enjeux liés au développement durable et à ses trois piliers.

L’ancienne cave vinicole, devenue Ma Coop témoigne du passé viticole de Saint-Ismier (favorisé par une exposition privilégiée), et du dynamisme actuel des agriculteurs locaux qui ont privilégié la mise en place de circuits courts.

La baguette « ismérusienne » du fournil est ainsi fabriquée... à partir de blé cultivé à Saint-Ismier !

Au milieu des habitations récentes, une ancienne bâtisse en pierre calcaire évoque l’utilisation traditionnelle de l’espace et des matériaux locaux, avec quelques cultures maraîchères encore présentes.

Les élèves analysent différents lotissements plus ou moins récents, présentant une certaine harmonie au niveau de la palette végétale ou d’éléments architecturaux utilisés.

Après la montée dans les secteurs urbanisés, la route se termine devant deux petits réservoirs qui permettent d’évoquer la gestion des ressources en eau. Enfin les espaces naturels !

Mais ce sont aussi et surtout des espaces agricoles (la prairie de fauche est une culture), dont les usages sont variés, d’où des conseils de comportements à adopter visant à les préserver.

 

Point focal sur la biodiversité de la prairie de fauche avec notamment ses fabacées qui enrichissent le sol grâce à des symbioses.

Après avoir traversé le ruisseau de Corbonne et cité les travaux du service de Restauration des Terrains en Montagne qui permettent de minimiser les risques naturels, nous voici dans une pelouse sèche très riche sur le plan floristique.

Avec notamment la présence d’une orchidée rare, la Spiranthe spiralée = Spiranthe d’automne. Encore fallait-il la retrouver : les élèves se sont mis en ligne afin de ratisser le secteur, car la plante est assez discrète ! Nous en avons trouvé deux pieds : comme ses noms l’indiquent, les fleurs sont disposées en spirale, et sa floraison est particulièrement tardive pour une orchidée.

Sa présence témoigne de conditions écologiques particulières (milieu herbacé peu dense sur coteau calcaire sec) et de pratiques agro-pastorales adaptées.

En savoir + sur les travaux sur le torrent du Manival

Nous avons ensuite traversé la forêt de chênes pubescents, charmes et buis, jusqu’à la Tour d’Arces, afin d’évoquer le riche passé historique de la commune, avant de redescendre sur le centre-ville de Saint-Ismier et son église au porche classé monument historique. Patrimoine naturel et culturel se sont ainsi rejoints !

La plaine alluviale du Grésivaudan

La deuxième sortie nous a amené cette fois à descendre jusqu’à l’Isère. Les thématiques liées à l’urbanisation et à la gestion des coteaux et forêts du pied de la Chartreuse ont laissé place à des thématiques liées à la plaine alluviale du Grésivaudan : analyse des milieux naturels et cultivés de la plaine de l’Isère, et gestion des niveaux d’eau et des crues.

Nous avons d’abord exploré en détail une forêt alluviale au Bois Frrançais, sur la commune du Versoud. Les élèves ont réalisé, par groupes, des relevés phytosociologiques afin d’établir un diagnostic écologique de la forêt : quelles plantes indicatrices, quel sol, quel lien avec la nappe phréatique et sa profondeur ?

Dans un premier temps, il s’agissait d’identifier les plantes présentes sur un espace de dix mètres sur dix mètres, puis de trouver leur caractère indicateur dans un ouvrage de référence, la Flore forestière française. Nous avons ainsi pu décrypter les préférences écologiques des plantes, et faire le lien entre les caractéristiques du sol et la productivité de la forêt, avec des arbres de belle taille !

Cependant, la forêt était moins humide qu’attendu, en lien avec l’abaissement progressif de la nappe lié aux activités humaines.

Justement, l’arrêt suivant a permis de préciser l’évolution hydrologique du secteur.

D’un côté un plan d’eau (bien bas après un été 2022 particulièrement chaud et sec), de l’autre l’Isère avec un curieux ouvrage entre les deux… en l’occurrence un clapet d’alimentation mécanisé du SYMBHI  (Syndicat mixte des bassins hydraulique de l’Isère).

Mis en place dans le cadre du projet Isère amont, dont le but est de protéger l’agglomération de Grenoble contre les risques d’inondation liés à une crue bicentennale, centennale ou trentennale, il permettra d’alimenter en eau le champ d’inondation contrôlé.

Les élèves auraient bien aimé parcourir l’ancien méandre de l’Isère afin de découvrir l’Espace Naturel Sensible du bois de la Bâtie et sa biodiversité, mais ce sera pour l’année de terminale !

Quant aux sorties du mois de mai, la suite dans un futur article !

A. P. Enseignante en biologie et écologie

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